On ne présente plus Parasite, Kiseiju pour les intimes, cette série horrifique mythique des années 90. Pour notre plus grand bonheur, Glénat nous gratifie d’une réédition ‘’Perfect’’ présentement en cours de publication.
Parasite, c’est le récit d’une invasion alien parasitant l’espèce humaine afin d’en prendre le contrôle et de l’annihiler. Son héros, Shin’ichi, se fait lui-même parasiter, mais pris d’un réflexe immédiat qui va lui sauver la vie, il a pu stopper net la contamination et seul son bras droit se retrouve infecté. Migy, son parasite, est doué de parole et tous les deux, partageant désormais le même corps, vont apprendre à se connaître. Mais, alors que Shin’ichi se retrouve doté grâce à Migy de facultés physiques hors du commun, l’extermination de l’espèce humaine est déjà en marche, de la manière la plus affreuse qui soit, et, malgré l’attachement qui commence à poindre entre les deux êtres, on est en droit de se demander : quelles sont les véritables intentions de Migy ?
Ecrite et dessinée par Itoshi Iwaaki, la série Parasite a débuté en 1990 pour se prolonger sur 10 volumes au total. Iwaaki est l’un de ces auteurs de génie qui n’ont qu’un seul grand succès à leur actif et qui ont presque ‘’pris leur retraite’’ après ce succès, comme si l’oeuvre de leur vie s’était déjà réalisée. Et c’est probablement vrai car, quelle oeuvre !
Cette réédition Perfect se terminera en seulement 8 tomes et 5 sont d’ores et déjà parus au Québec.
Après son succès phénoménal au Japon, une parution étalée sur quand même six ans dans les magazines Morning Open Shûkan puis Afternoon de Kodansha, la série avait été traduite en français par le célèbre éditeur Glénat et en anglais par Kodansha et avait rencontré un succès immédiat en Occident bien que le sujet et la façon dont il est abordé ne soit pas forcément accessible à tout public. Car, au-delà de la lutte entre l’humanité et son envahisseur, Parasite est une série axée sur la psychologie humaine et les émotions, comporte finalement assez peu de scènes d’actions et suit un rythme assez lent. On aime ou on aime pas, mais force est de constater la puissance du story-telling et du propos de l’auteur.
Le duo de personnages principaux, l’humain Shin’ichi et l’alien Migy, se transforme rapidement en un trio. Eh oui, dans Parasite 1+1=3 puisque le personnage formé par la symbiose Shin’ichi/Migy forme un 3e protagoniste….
Migy pense avoir échoué dans sa mission car il n’a pas colonisé le cerveau de Shin’ichi. Mais en cohabitant dans ce corps, humain et alien évoluent ensemble : Migy apprend à une vitesse phénoménale (il acquiert non seulement des connaissances pratiques mais comprend également le fonctionnement émotif de l’être humain) quand Shin’ichi devient un sur-homme aux capacités physiques décuplées. Cette évolution se ressent également au niveau psychique et c’est là que la série atteint son point culminant : le caractère de Shin’ichi se met à changer, à évoluer influencé par Migy et la psychologie de Migy se fait de plus en plus complexe au contact de Shin’ichi.
L’impact de Parasite sur ses lecteurs est tel qu’on dit que le personnage de Migy aurait même inspiré James Cameron pour la conception du T1000 de Terminator 2.
La série a été consacrée par le prestigieux Prix Kodansha en 1993.
Une adaptation live action et un anime disponible sur Netflix ont achevé de populariser cette série mythique.
Bien que le style graphique ait légèrement vieilli et puisse déplaire au jeune public, le réalisme et la sobriété des traits ajoutent à l’intensité du récit. Utilisant la thématique fantastique/horreur pour servir son propos, l’auteur nous emmène dans les tréfonds de l’âme humaine et décortique les émotions sous un jour très cru.
Les inconditionnels d’action intense et d’horreur gore seront déçus mais la série plaira à 100% aux fans de seinen psychologique à la I am a hero et de science-fiction/critique de société.
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