Le Hanami est une tradition purement japonaise qui s’inscrit dans la philosophie de la beauté de ce qui est éphémère. A chaque printemps, lors de la floraison des cerisiers japonais, ou sakura, des millions de japonais se déplacent dans les parcs urbains ou en pleine nature afin d’aller admirer les délicates fleurs roses pâles qui ne dureront que quelques jours.

‘’Hanami’’ signifie littéralement ‘’admirer les fleurs’’. Le mot vient de ‘’hana’’ : fleur et de ‘’miru’’ : regarder. Cette coutume, d’origine chinoise, est aujourd’hui encore profondément ancrée dans la société japonaise.
Au Japon, le sakura est un arbre sacré. Sa floraison dure seulement une douzaine de jours et correspond à la bonne période pour planter le riz. C’est donc tout naturellement que s’est instaurée au Moyen-Age la tradition de faire des offrandes à l’intention des kami (les dieux, dans la religion shintoïste) au pied des sakura en fleurs pour s’attirer de bonnes récoltes pour la saison à venir. Puis, à l’ère Edo, l’empereur de l’époque a fait de cette coutume une fête nationale. Au début, les festivités, composées de danses, pièces de théâtres, et autres manifestations culturelles, le tout largement arrosé de saké, étaient réservées la noblesse. Puis la tradition s’est étendue à la classe des samurai pour finalement se populariser auprès des gens du peuple.

Aujourd’hui les festivités continuent, et pas à peu près ! Chaque année, des millions de Japonais émerveillés vont de parc en parc, d’arbre en arbre, de région en région pour admirer cette merveille de la nature. Obéissant au plus connu des clichés, ils prennent aussi des tonnes de photos ! (rires)
Et il est vrai que cet événement annuel est féérique ! Le sol comme le ciel se couvrent de pétales roses ou blancs qui tombent doucement comme des flocons de neige, au milieu de ces troncs d’un noir soutenu.
Le phénomène attire aussi les touristes du monde entier qui, tous, repartent émerveillés, des étoiles dans les yeux.

Cette fascination pour le Hanami est très liée à l’importance du caractère éphémère de la vie dans la culture japonaise. Vivant sur une île instable, habitué aux cataclysmes naturels comme humains, le peuple nippon est très conscient qu’il n’est pas éternel. Contrairement à la culture occidentale qui censure tout ce qui a trait à la mort que l’on oublie au quotidien qu’elle arrivera un jour, la culture orientale, bouddhiste et shintoïste en tout cas, vit avec une pleine conscience de la mort. Cette conscience de l’impermanence des choses est, ironiquement, une préoccupation permanente chez le peuple japonais. Ne dit-on pas que les japonais mangent d’abord le mets qu’ils préfèrent dans leur assiette au cas où un tremblement de terre les empêcherait de finir leur repas ?
La courte période de floraison des sakura, associée à sa féérie, est donc représentative de ce sentiment, et, par conséquent, très importante dans le coeur des Japonais.

Vous serez étonnés d’apprendre que, outre le fait d’aller admirer et photographier des arbres, le Hanami est aussi l’occasion pour les Japonais de bouleverser tous les codes établis. Le plus bel exemple de cette rébellion éphémère, ce sont les pic-niques dans les parcs. Traditionnellement, il n’est pas poli de manger dehors, cela ne se fait pas. Mais pendant le Hanami, tous sortent d’immenses bâches bleues qu’ils étendent par terre, sous les arbres en fleurs, et étalent victuailles, bières et barbecue à outrance, pour fêter le renouveau de la nature. Que ce soit en famille, entre amis, ou même entre collègues lors d’une pause lunch bien plus longue qu’à la normale, la gaieté est de mise et l’alcool coule à flots ! Une anecdote marrante : le monde enlèvent leurs souliers pour marcher sur la bâches, comme s’ils entraient à la maison !


Des festivals de bouffe de rue sont aussi organisés, des lampions rouges installés dans les arbres, comme au célèbre Parc d’Ueno par exemple, les barques en forme de cygne pointent le bout de leur nez dans les douves inondées du Palais Impérial, et Kyoto se pare de ses plus beaux atours pour épater la galerie.

La randonnée en montagne est aussi très prisée. Les Tokyoïtes, entre autres, partent par immenses vagues, en shinkansen ou en bus, pour gravir les montagnes du Kansai recouvertes d’arbres en fleurs et pic-niquer au sommet. Cela donne des randonnées où l’on ne se sent pas vraiment tout seul perdu au milieu de la nature ! (rires)
L’influence du Hanami et sa réputation à l’international est telle que cette tradition commence à s’exporter dans d’autres pays où des gans d’amis se retrouvent pour pic-niquer sous les cerisiers en fleurs.

Dans les mangas, la représentation du Hanami est très présente car la tradition côtoie facilement la modernité au Japon. Que ce soit rendez-vous amoureux sous les sakura en fleurs, renouveau de la nature en comparaison avec une nouvelle vie qui commence, où encore représentation des festivités dans la vie d’un personnage, vous n,avez pas fini de croiser le Hanami lors de vos lectures manga !

Nos recommandations de lecture :

Sakura Card Captor : même s’il n’est pas question de printemps ou de cerisiers ici, la jeune héroïne est probablement la plus connue des Sakura, alors vous ne pouvez pas passer à côté.

5 cm par seconde : adapté du film d’animation de Makoto Shinkai, un recueil d’histoires courtes où les personnages amoureux sont séparés dû au déménagement de la jeune fille et où son amoureux entame son premier voyage seul en train à travers tout le Japon pour la retrouver. Saviez-vous que 5 centimètres par seconde correspond à la vitesse à laquelle les pétales de sakura tombent à terre quand ils se détachent des branches ? Une métaphore plutôt mélancolique!

Les saisons de Fu-chan : un livre bilingue japonais/français adapté aux débutants (quelques kanji simples et surtout des hiragana) et expliquant les traditions japonaises au fil de l’année.

Ikebana : l’art floral japonais est la représentation de la nature et des saisons. Cet art consiste à observer la nature et à communiquer avec elle par le biais d’arrangements floraux au fil des saisons

Le temps des cerisiers : Maître Tsukasa Hojo (City Hunter, Cat’s eyes) nous charme avec 4 histoires courtes où l’on retrouve les personnages de ses séries fleuves. Le livre est devenu introuvable mais il est disponible en lecture sur place au Lounge.

Les cerisiers fleurissent malgré tout : une histoire poignante sur une jeune fille ayant vécu l’explosion de la centrale nucléaire de Fukushima en 2011. Un manga sur la nécessité de se reconstruire après un drame.

Le pays des cerisiers : sur la même thématique que Les cerisiers fleurissent malgré tout mais dont l’histoire se passe en 1945 à Hiroshima.

Rêveries d’Emanon
: série toute particulière au design graphique épuré qui met en scène une jeune fille qui serait vieille de plusieurs millions d’années et porterait en elle tous les souvenirs de l’humanité. Dans cet opus, l’énigmatique Emanon rencontre un homme affirmant être son mari dans le futur.

Tue-moi plutôt sous un cerisier : La vie doit continuer malgré tout lorsqu’une jeune fille est accusée d’avoir poussé sa meilleure amie au suicide et fait face à l’exclusion au quotidien.

Waiting for spring : une jeune fille dont le quotidien est bouleversé par l’arrivée de 4 beaux basketteurs dans sa vie

Blue spring ride : Par la talentueuse Io Sakisaka (Strobe Edge), une jeune fille retrouve son amoureux d’enfance mais il a changé de nom et semble ne plus se souvenir d’elle

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