Alors que le Japon s’apprête à reconnaître les unions entre personnes de même sexe, c’est un vent de victoire qui souffle auprès de la communauté LGBTQIA+. Le Japon se dirige vers une légalisation qui n’a pris que trop de temps à être mise en place. Et on peut également remarquer qu’il en va de même pour le manga ! En pleine effervescence, l’industrie du manga produit de plus en plus de mangas qui traitent des thématiques LGBTQIA+. C’est un fait : depuis quelque temps, cette thématique a le vent en poupe et offre une diversité narrative fort passionnante à lire.

Cet évènement nous offre une opportunité de réfléchir à l’importance de la thématique et de faire petit tour d’horizon sur les sorties manga autour du sujet. De plus en plus de mangaka n’hésitent plus à utiliser le medium pour se lancer sur des récits en lien avec l’homosexualité, la transsexualité ou encore avec la transidentité, et de nombreuses œuvres commencent à sortir tout doucement de l’ombre.

Quand l’homosexualité se heurte aux codes sociétaux japonais.

Et si un simple baiser complice remettait en cause votre vie entière et votre orientation sexuelle ?

C’est le postulat de base du manga Si nous étions adultes, de Shimura Takako. Ayano, professeure, rencontre Akari dans le bar qu’elle a l’habitude de fréquenter. Entre elles, le courant passe étrangement bien. Et, alors que les échanges et les verres passent, c’est au détour d’un baiser volé que leur histoire prend forme.

Ayano, bien que mariée à un homme, se posera nombre de questions sur cet échange ingénu et spontané. Akari, de son bord, s’était pourtant juré de ne jamais plus retomber dans le piège des rencontres et des relations. De son expérience, cela fait toujours trop mal lorsque cela se termine… Écrasée par ses “responsabilités de femme” dans un couple hétéro, le rôle de la simple femme au foyer ne correspond pas à Ayano et sa rencontre avec Akari va bouleverser sa vie.

Si nous étions adultes est un récit sentimental réussi qui aborde une critique sociale sur le fonctionnement du couple tel que la société et les mœurs nippones le conçoivent.

Étant une situation inconnue et épeurante, Ayano ira jusqu’à se confier à son mari sur cette expérience, ramenant ainsi une tierce personne dans l’équation. Nous suivrons donc la remise en question du mari qui n’aura de cesse de se poser des questions sur lui et sur l’avenir de son couple.

Ce chef-d’œuvre nous montre une approche mature de la découverte d’une nouvelle sexualité dans un contexte de carcans sociétaux trop restreints.

Une autobiographie vers la transition sexuelle.

Souffrant d’une dysphorie de genre (née femme dans le corps d’un homme), l’héroïne de Je ne suis pas née dans le bon corps nous raconte sa propre histoire : elle est le rôle principal de l’autobiographie de la mangaka Konishi Mafuyu.

C’est via un récit authentique et très touchant que l’auteure nous raconte en détail son séjour en Thaïlande et sa chirurgie de réattribution sexuelle. L’œuvre est bien que plus complexe à lire que d’autres mangas du genre, au vu des explications qui peuvent parfois devenir très techniques. L’auteur se confie à cœur ouvert : elle nous raconte les difficultés, ses aventures et mésaventures lors de sa transition, très stressante autant physiquement que psychologiquement. La mangaka aborde avec humour, l’avant et l’après opération ainsi que le support et les solutions qui sont disponibles afin de subir une opération de réatribution sexuelle.

Véritable journal intime d’une auteure née dans un mauvais corps qui ne lui convenait pas, le manga de Konishi Mafuyu est très intéressant à lire à tout point de vue. Que l’on soit dans la même situation que la mangaka, empathique envers son expérience ou juste curieux de se pencher sur le sujet, chacun trouvera son intérêt. Et si l’envie vous prend de connaître la suite de ses aventures, la mangaka vous donne son compte Twitter afin de la suivre dans sa vie de tous les jours après sa transition.

Boys run the riot : mode, business et transidentité!

Ryo, né homme dans un corps de femme, ne se sent pas à l’aise de venir à l’école dans son uniforme de fille. Il ne se sent vraiment lui-même que lorsqu’il porte sa propre garde-robe. Passionné par les vêtements et la mode, son monde ne tourne qu’autour de ces derniers. Inconfortable dans ses interactions sociales, il n’a qu’une envie c’est que les gens le reconnaissent comme ce qu’il est : un garçon.

Mais quand un nouvel éleve, Jin, débarque dans sa classe, il est loin de se douter que ce dernier sera le support qu’il attendait afin de s’affirmer tel qu’il est sans se soucier des regards des autres. Jin, malgré ses allures de voyou, partage la même passion que Ryo : la mode. Petit à petit, nos deux héros viendront à se rapprocher et se lanceront dans l’idée folle de construire leur propre marque de vêtements. C’est avec ce but démesuré pour de jeunes adolescents que la plus belle amitié prendra forme. Exempt de tout jugement, Jin partage une véritable admiration pour son nouvel ami et fait preuve de la plus belle tolérance envers Ryo.

Représentatifs des jeunes ados désabusés, Jin et Ryo revendiquent leur pouvoir de s’affirmer et de s’exprimer en dehors de ce que la société essaie de leur imposer. En quête de liberté et d’être vraiment eux-mêmes, nos deux héros se lancent dans une spirale libératrice et entraînent avec eux plusieurs autres jeunes qui ont du mal avec les codes étouffant de la société nippone.

Ces trois mangas sont des masterclasses à lire absolument sur le sujet. Mais ce ne sont pas des titres isolés ! Sasaki et Miyano et Love me for who I am, entre autres, sont deux mangas franchement passionnants traitant du même sujet : le premier s’assume plus comme un yaoi et parle d’une relation homosexuelle et le second parle de la transidentitée, d’une façon plus innocente et moins sérieuse qu’à l’accoutumée.

Véritable tsunami littéraire, l’effervescence du manga LGBTQIA+ qui sévit actuellement fait un bien fou à l’industrie. La thématique est passionnante, originale et intéressante à lire pour tous. Offrant des récits teintés de sujet importants à réfléchir, le manga est un excellent support pour ce faire.

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