Bien que les comics et les mangas soient tous deux des bandes-dessinées, ils ont en général un public complètement différent. Alors qu’ils ont chacun leurs atouts et leurs faiblesses, il peut être difficile pour un néophyte de savoir comment rentrer dans l’un ou l’autre de ces genres pour la première fois.

Nous allons essayer de vous présenter ici les principales différences et les points communs entre les deux.

Bien évidemment, nous ne pourrons pas couvrir absolument tous les types de comics ou de mangas, il y a énormément de styles différents dans les deux cas, donc pour simplifier le tout, nous allons nous servir en exemple des genres les plus populaires des deux univers, soit les comics de super-héros et les mangas de type shônen nekketsu.

Tout d’abord, nous allons répondre à la question que certains doivent se poser : c’est quoi un shônen nekketsu !? Tout simplement, c’est le manga classique de type quête du héros, course à la puissance, etc… En exemple, on citera Dragon Ball, One Piece, ou encore Naruto.

Maintenant que ce point est clarifié, nous allons pouvoir entrer dans le vif du sujet.

Les différences visuelles

N’importe qui ayant eu un manga ou un comics entre les mains sait faire la différence entre les deux formats, mais nous allons quand même revenir sur les bases avant de rentrer un peu plus dans le détail.

La principale caractéristique des mangas, à quelques exceptions près, c’est le dessin en noir et blanc et le sens de lecture original japonais, qui se fait à l’envers par rapport au sens de lecture occidental, donc de droite à gauche et de haut en bas.

A contrario, les comics sont pratiquement toujours en couleurs (il y a évidemment des exceptions : The Walking Dead, par exemple) et se lisent de façon “ classique ” de gauche à droite et de haut en bas.

La diffusion

Au Japon, avant de sortir en tomes reliés, les mangas sont pré-publiés chapitre par chapitre dans des revues hebdomadaires dont la plus connue est bien évidemment le Weekly Shônen Jump de la Shueisha, un des plus gros éditeurs de manga au Japon, qui a vu naître pratiquement tous les classiques du genre.

Ces énormes revues d’environ 500 pages, vendues à très bas prix, imprimées sur du papier de basse qualité de type journal, servent à tester les mangas, voir si le public est réceptif avant de décider de le publier par tome d’environ 10-12 chapitres. C’est ce format que l’on retrouve directement de notre côté du globe et qui est vendu en boutiques.

Du côté des comics, nous retrouvons un système un peu différent, mais avec certains points communs. Les histoires paraissent en premier dans ce qu’on appelle des “single issue”, l’équivalent d’un chapitre. En général entre 25 et 40 pages, chaque numéro doté d’une couverture souple, disponible dans les boutiques spécialisées traite d’un seul héros ou d’une équipe. Mais à la différence des mangas, on peut retrouver un même personnage dans plusieurs “single issue”. Par exemple, le personnage de Batman pourra aussi bien être dans “Batman” que dans “Detective Comics”. Une fois une histoire ou un arc narratif terminés, ces single issues vont être rassemblés, comme pour les mangas dans des tomes qu’on appellera “Hard Cover” (du fait de leurs couvertures rigides) ou TPB (Trade Paperback, qui n’a pas vraiment de traduction en français), qui sont leurs équivalents, mais avec une couverture souple et qui sortent souvent plusieurs mois après la première version “Hardcover” considéré comme “Deluxe”. Ces volumes vont être le point d’entrée principal pour quelqu’un qui voudrait se mettre à découvrir un personnage ou un univers.

Maintenant que les présentations sont faites, rentrons dans le vif du sujet. Concrètement, qu’est-ce qui différencie un manga d’un comics ?

La manière dont est créée et racontée l’histoire

Un manga a un scénariste et un dessinateur, voire un seul auteur pour les deux aspects. On va suivre les aventures d’un personnage du tome 1 au dernier tome de l’histoire, avec une évolution marquée par des événements, des rencontres… Nous allons donc suivre la vision du ou des auteurs tout du long et une fois arrivés à la fin, nous avons une histoire réellement finie.

Dans les comics, c’est une tout autre histoire. On va avoir des personnages qui ont été créés par un auteur/équipe, pour certains il y a plus de 80 ans, mais qui vont être utilisés et réinventés par tout un tas d’équipes créatives différentes au fil du temps, qui, bien que devant respecter un certain historique, prennent souvent des libertés pour faire vivre des aventures selon leurs visions du personnage.

C’est la différence majeure entre les deux formats : d’un côté une vision unique, un univers unique et quelque chose de défini dans le temps, de l’autre, des “runs” ou des arcs narratifs. Chaque équipe créative va réinterpréter à sa façon les aventures des personnages qu’ils représentent. C’est un aspect qui peut poser parfois certains problèmes de continuité et de cohérence lorsqu’on a des dizaines d’années d’historique à respecter. Certaines runs vont s’insérer naturellement dans la continuité de tout ce qui a été fait avant, mais certains mettront en place des versions différentes sur des aspects plus ou moins importants. C’est là qu’entre en scène un concept qui a été créé pour justement corriger ce problème et que l’on retrouve principalement chez les “Big Two”, DC Comics et Marvel, la notion de multivers.

Même si, dans les premiers temps, il y aura certains éléments qui ne trouveront peut-être pas réponse immédiate lors de la lecture, ces arcs sont généralement faits pour pouvoir être compréhensibles de tout le monde, avec évidemment plus ou moins de profondeur et niveaux de compréhension en fonction des connaissances du lecteur.

C’est un aspect qui rend les comics extrêmement intéressants, car, au fur et à mesure de nos lectures et donc de l’élargissement de nos connaissances de l’univers, on trouve des réponses à certains éléments qui étaient obscurs lors d’une précédente lecture, ce qui donne lieu à un plaisir de lecture renouvelé.

Dans un manga, lorsque l’on n’arrive pas à s’identifier au héros ou à l’histoire, il n’y a pas vraiment d’alternative, nous sommes dans un cadre fermé et les personnages n’existent pas en dehors du manga. Mais, par contre, si l’on embarque dans l’univers, on est très souvent complètement happé par l’histoire, l’univers et les personnages qui sont parfaitement définis vu qu’ils naissent d’une seule et même équipe créative. L’évolution des personnages est un des gros points forts des mangas en général, mais nous allons y revenir un peu plus loin dans le texte.

Dans le monde des comics, la notion de multivers va faire en sorte que l’on va pouvoir réinventer un même héros d’autant de façons différentes que l’on veut. Il suffit de ne pas utiliser l’univers “classique” et ça ouvre tout un univers de possibles sans aucune limitation.

Ça va aussi permettre de mettre à jour certains personnages au fil du temps. Par exemple Tony Stark, aka Iron Man, a vu ses origines revues plusieurs fois afin de coller à un contexte plus actuel. Dans sa première version, créée dans les années 60, l’action se passe pendant la guerre du Vietnam, mais afin d’attirer un nouveau public et faire en sorte qu’il s’identifie plus facilement à l’univers, l’histoire a été revue et située pendant la guerre du Golfe, puis en Afghanistan. C’est quelque chose qu’il serait impensable de faire dans les mangas où les origines des personnages sont éternellement figées. Ce système de multivers va aussi permettre de faire des “reboot” d’univers afin de permettre aux nouveaux lecteurs d’y trouver des points d’entrée sans avoir besoin de connaître l’historique complet d’un personnage.

Evolution des personnages

Dans les mangas, et particulièrement dans les shônen, il y a une évolution du ou des héros qui se fait au fur et à mesure de l’histoire. Pas forcément une évolution de puissance physique, mais aussi souvent une maturité des personnages que l’on va suivre et avec qui nous allons donc en quelque sorte grandir, des leçons de vie importantes qui visent souvent la jeunesse, pour leur apprendre des valeurs : respect, courage, amitié, sont des valeurs récurrentes dans les shônen.

Dans les comics, le fonctionnement est très différent. Les héros n’évoluent pas ou que très peu au fil du temps, (temps qui est relatif, d’ailleurs). Si nous prenons l’exemple de Superman qui existe depuis 1938, il n’a évidemment pas vieilli de 83 ans. Il reste éternellement sous les traits d’un homme d’une trentaine d’années et ses pouvoirs n’évoluent pas. Il est et a toujours été capable de voler, possède une super force, etc… Nous faisons encore de grandes généralités, il y a évidemment une évolution, mais très minime si on compare aux évolutions que l’on retrouve dans les mangas.

Ces évolutions sont plus le fait de choix fait par des équipes créatives au fil du temps afin de renouveler l’intérêt pour un personnage. Personne ne voudrait d’un héros qui n’aurait aucune évolution de toute sa vie !

Voilà pour cette petite introduction sur les différences majeures entre les mangas et les comics. C’est un sujet extrêmement riche, pour l’un comme pour l’autre, qui mériterait bien plus que juste un article. Nous n’avons fait que frôler la surface du sujet. Des articles plus en détail seront ajoutés bientôt.

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