Nombreuses sont les thématiques abordées dans le manga, sport, action, aventure, horreur, il y en a pour tout les gouts. Cette pléthore de sujets donnent au manga une diversité assez particulière qui en fait en grande partie son succès. Peu importe ce que vous souhaiter lire, il y a de très fortes chances qu’il existe un manga qui en parle. Aujourd’hui cher lecteur nous allons aborder une thématique qui est assez unique et propre au manga. Jeu d’échecs, de shogi, de go en passant par le jeu traditionnel qu’est le Karuta, attrape ton baluchon, on part en quête des mangas sur les jeux.
Classique à avoir absolument dans une bibliothèque, Hikaru no go est signé par la scénariste Yumi Hotta et par le dessinateur Takeshi Obata le papa de Death note. C’est grâce à la dimension toute particulière qu’Hikaru no go donne au jeu de Go qu’il lui a permis de faire autant de bruit. Mais le Go qu’est-ce que c’est ? Comment y joue-t-on ? Même si la façon d’y jouer pourrait paraître très simple, il peut se révéler très complexe à haut niveau . Mais en grossissant le trait, le jeu de go se présente comme un jeu de plateau (nommée Goban) composé de pierre noire et blanche ou deux adversaires s’affronte sur les intersections du tablier quadrillé du Goban afin de contrôler le plus possible le plateau. Le but étant de construire en encerclement autour des pierres du joueur adverse afin de constituer un « territoire », les pièces encerclées deviennent alors des « prisonniers » et le gagnant est le joueur ayant totalisé le plus de territoires et de prisonniers.
Considérer au même niveau que le jeu d’échecs comme un vieux jeu, c’est une fois publié sous la forme d’un manga que l’univers du Go s’en est retrouvé révélé a un plus vaste public. La parution d’Hikaru no-go a su frapper fort puisque sa publication a su redorer le blason du go et en même temps a permis à son dessinateur, Takeshi Obata, de commencer à se faire un nom au Japon mais également en Europe avec le gain de popularité que le manga gagnait avec les années. Ainsi c’est sous les traits de l’histoire du jeune Hikaru découvrant un jeu de go hanté par un fantôme nommé Sai Fujiwara, talentueux joueur de go à l’époque Heian (VIIIe à XIIe siècle), que celui-ci découvrira, en même temps que le lecteur, l’univers du Go. Avec le temps il développera une vraie passion et un talent inouïs pour le jeu.
Avec Hikaru no-go, c’est le voyage inoubliable assuré, l’originalité et ses personnages haut en couleur sauront venir titiller votre curiosité pour un des jeux de plateau le plus vieux du monde encore utilisé de nos jours. Du point de vue pédagogique, le manga sort son épingle du jeu et introduit les règles et le fonctionnement du jeu par le biais de son protagoniste. Les parties de go pouvant durer plusieurs heures, les deux auteurs, arrivent avec brio à donner un dynamisme incroyable aux différents matchs présents dans le manga afin que cela soit facilement compréhensible et difficilement interminable. Cette passion contagieuse qui est ressentie dans toute l’œuvre à réussi à convaincre plus d’un lecteur a réellement s’essayer au Go. Cette approche unique, ludique et pédagogique que le manga apporte en fait de facto un très bon point d’ancrage pour commencer à jouer.
Yu gi oh, c’est l’heure du duel !
Véritable phénomène qui traverse les générations, le succès que Yu-gi-oh rencontre ne s’est jamais tari, mais avant de parler du TCG (Trading card gamme) autour de la licence, revenons un peu sur sa version d’origine le manga. Écrit et dessiné par le mangaka Takahashi Kazuki, Yu-gi-oh c’est la rencontre de plusieurs générations. Joueurs avertis de DnD (Donjon and dragons) et du jeu de cartes magic TCG. L’auteur avoue s’être beaucoup inspiré de cette passion pour les jeux de cartes, Mais saviez-vous qu’a la base Yu-gi-oh ne devait pas parler uniquement de cartes . Le nom de la série nous mets déjà la puce à l’oreille, Yu-gi-oh ou bien littéralement « Le Roi des jeux » était un Shonen tout ce qui s’annonçait de normal. Le but du manga à la base était d’aborder un maximum de styles de jeux différents, ainsi dès les premières pages et le premier tome on peut déjà voir toute une panoplie de jeux différents, TOMY Pic’Pirate, des jeux de dés et même le fameux collier de yugi, notre protagoniste, ce puzzle millenium est en fait un casse-tête à construire. Yuji Muto, jeune adolescent banale mène une vie plutôt simple, et c’est lorsqu’il mettra les mains sur un mystérieux puzzle millénaire, dont on prétend qu’il renferme un secret, que sa vie se verra changée à jamais.
En trouvant la solution au puzzle, à cet instant, serra libéré l’esprit d’un ancien pharaon d’Égypte, enfermé jusqu’alors dans le puzzle, qui viendra habiter le corps de Yûgi. Ce mystérieux pharaon se présentant comme une seconde personnalité, celle d’un Yugi beaucoup plus sombre se retrouve à être un maitre de jeu expert qui ne tolèrera aucune injustice. Cette remise au goût du jour de l’histoire du docteur jerkyl et Mr Hyde, saura ravir le public japonais et occidental.
Cependant, ce n’est qu’à partir du tome 8 que la série pendra un détour assez abrupt. Dès lors se basant sur les jeux de cartes à jouer tel que magic que la série va vraiment exploser. Au vu du succès fulgurant le manga deviendra un manga sur «le duel de monstre» qui donnera par la même occasion les cartes à jouer TCG Yu-gi-oh qui a bercé l’enfance de beaucoup d’enfants, moi le premier (rire). C’est donc ce choix de scénario qui assurera la postérité de la série qui permet à cette dernière d’encore faire parler d’elle et ce alors que la licence ira sur ces 25 ans l’année prochaine. Un vrai coup de génie littéraire et Marketing.
Chihayafuru : quand le manga rencontre l’héritage japonais.
Hikaru no-go n’est pas le seul manga parlant d’un jeu qui remonte loin dans l’histoire du Japon. Chihayafuru n’a pas à rougir face à ce dernier, puisque c’est dans le choix de sa thématique que le manga de la mangaka Suetsugu Yuki brillera parmi ses paires. C’est en choisissant le jeu de cartes du Karuta que nous suivrons les tribulations de chihaya. Notre héroïne n’a qu’un but dans la vie : devenir la championne mondiale de Karuta, ce jeu traditionnel japonais. Ainsi, c’est avec l’apparition des premiers jeux de cartes importés par les Portugais au Japon que naitra le Karuta. Basé sur le Hyakunin Isshu ou cent poèmes, cent poètes, célèbre recueil de poèmes de la période Heain (764-1192). voilà encore un jeu qui arrivera traversé les époques puisqu’une version simplifiée et compétitive est encore en pratique aujourd’hui. C’est sur cette version du jeu que le manga s’inspirera.
Opposant deux adversaires, la moitié des 100 cartes que compose le jeu normalement seront déposés. Chaque joueur disposera à sa guise, 25 cartes choisies au hasard, et après 15 minutes consacrées à la mémorisation, une troisième personne, appelé le lecteur lira successivement les poèmes. Le but du jeu sera pour chaque joueur de prendre la carte associée au poème en train d’être lu avant son adversaire. Le gagnant étant le joueur ayant réduit à zéro le nombre de cartes de son côté. Pour cette raison, prendre une carte sur le terrain adverse donnera la possibilité d’envoyer la carte de son choix à l’adversaire : de cette façon, c’est bien notre terrain dont le nombre de cartes diminue.
La Karuta, faisant appel à tous les sens ne sera pas un jeu simple bien au contraire, c’est dans ce Josei qu’est Chihayafuru que vous aurez la possibilité de trouver un manga original, unique et emprunt d’un côté historique important du Japon. C’est sous l’égide du poète Teika que l’initiative de créer un recueil réunissant les plus beaux poèmes des plus émérites poètes de l’époque verra le jour. Ces recueils historiques poétiqu ont été écrit par de nombreuses personnalités historiques importantes du Japon tel que des généraux, des ministres, princes et même empereur.
Blitz, la passion des échecs
Fraichement arrivé entre nos mains, Blitz de Mori Tsukasa et Cédric Biscay, est un manga loin d’être comme les autres de par sa thématique. Révolutionnaire, Blitz se lance sur une thématique forte peu représentée dans le manga : les échecs. Ayant comme ambition de changer tout cela, c’est sous la collaboration et la supervision extraordinaire du champion du monde d’échec Garry Kasparov que le manga fait son entrée et ce afin de démocratiser les échecs. Très populaire en Europe où il est assez répandu, c’est une tout autre situation au pays du soleil levant. Cousin éloigné des échecs, c’est en grande partie à cause du Shogi que les échecs ont un peu de misère à percer au Japon. Et pourtant, dans Blitz, c’est bien au Japon que l’intrigue du manga prendra place.
C’est sous le regard de Tom, notre jeune protagoniste, que le manga prendra tout son sens. C’est dans le but d’impressionner l’élue de son cœur Harmony et de donner une leçon à Laurent, président du club d’échecs de son école qui le prend trop souvent de haut. que notre jeune donjuan décidera de se lancer dans un nouveau défi. Il aura 2 mois pour apprendre comment jouer aux échecs et battre Laurent, tel est la condition pour rejoindre le club d’échecs et ainsi se rapprocher d’Harmony, l’élue de son coeur.
Ce défi qui en réalité cache un stratagème amoureux va très vite devenir une réelle passion pour notre protagoniste. Composé de personnage très vite attachant a souhait, Blitz réussi avec son premier tome, une approche simple et claire du monde des échecs. Ce manga respirant une approche pédagogique et pleine de passion, permettra aux néophytes comme au profane de connaître les règles de base afin de commencer a jouer. Cependant, il changera très vite au fil de l’histoire et de ses rebondissements pour se diriger vers une intrigue un peu plus poussée ou les pas de notre héros pourront enfin viser les sommets du monde des échecs.
Amour, deuil et shogi avec March comes in like a lion
C’est avec une approche scénaristique différente que March comes in like a lion se fera remarquer. Ici, il n’est pas question de héros découvrant le shogi, ni d’initier le lecteur a ce dernier. Nous commençons l’histoire en suivant notre héros Rei qui s’avère déjà être un prodige et un joueur professionnel de Shogi. Le cœur du manga dans l’œuvre de Umino Chica sera de suivre notre héros et ses nombreux démons qui le tourmente. Solitude, Dueil, difficulté à sociabiliser et à se faire des amis, meurtri par le deuil de ses parents et de sa petite sœur, c’est renfermé sur lui-même et ayant le shogi comme seule échappatoire pour éviter de sombrer dans la folie destructrice du deuil que nous faisons la rencontre de notre héros.
Malgré cette approche pesante et pessimiste, le manga arrivera à toucher son lecteur, moi le premier, et construira une intrigue fort différente des autres mangas de jeux. Ainsi le shogi passe assez vite comme n’étant pas entièrement l’enjeu principal du manga mais celui-ci sera les racines comme engrais pour
une histoire des plus touchantes. Malgré cette vie de solitaire, depuis la mort de sa famille, Rei fera la rencontre ingénue de trois sœurs qui petit à petit arriveront à lui redonner le goût à la vie. À leur contact il ouvrira petit à petit les yeux sur lui-même et sur les personnes qu’il rencontrera sur son chemin. Dès lors pour notre protagoniste, il sera question de trouver une façon de se reconstruire afin de retrouver goût a la vie.
C’est bercé d’une délicatesse incroyable et d’un voyage personnel a la recherche d’une reconstruction et du bonheur que l’auteur, dresse ici, un manga fort émouvant et touchant. Ce manga écrit d’une plume de haute volée, met en œuvre des personnages haut en couleur et incroyablement bien écrit. Ici le shogi aura certes une importance secondaire, mais ce dernier ses révèlera un excellent trampoline qui contribuera au bonheur de Rei. Ici il n’est nullement question de parler de shogi afin de parler shogi, le sport dont il va être question dans le manga sera un moyen pour le héros de progresser personnellement dans sa vie. Umino Chica sera capable avec son manga de retourner les codes de narration pour aborder un manga qui parle de shogi sans vraiment parler de shogi. La mangaka sera capable de donner un vent de fraicheur non seulement a son œuvre mais également au genre.
Les mangas abordant des jeux, il y en a des tonnes, j’aurais très bien pu parler des mangas tel qu’a l’assaut du roi qui parle d’échec, de Gambling school qui arrive avec brio à rendre les jeux d’argent récent et d’antan passionnant a la lecture ou encore de Liar game avec son manga sur le mystérieux tournoi du même nom et la liste serait encore longue. Laisser libre cours à votre curiosité, le monde du manga est vaste et ses thématiques le sont tout autant. Le manga est un support littéraire incroyable qui peut toucher un nombre varié de sujet tel que les jeux de plateau ou de carte ! c’est précisément ce genre de thématique qui donne au manga ce petit quelque chose si unique à nos yeux. À vos mangas, lisez, jouez et restez curieux !