Shôgatsu 正月.

Voilà le terme pour dire « nouvel an » en japonais, bien qu’il signifie littéralement “Première lune” ou “Premier mois”.

Alors qu’au Canada, le nouvel an est célébré par tous comme une fête non liée à une religion en particulier, et bien que toutes les religions la célèbrent à leur façon, dans des lieux de rassemblements ou des rites différents, pour les japonais, le nouvel an est célébré avec des pratiques culturelles et religieuses liées au bouddhisme. Dans cet article, nous allons nous plonger dans ces coutumes particulières au Pays du Soleil-Levant !

Commençons d’abord par l’importance du bouddhisme. Historiquement, le bouddhisme est une religion importée qui a su fusionner avec le shintoïsme, religion native de l’archipel japonais. Les déités shinto et bouddhistes sont toutes vénérées par les pratiquants. Avec les années, le bouddhisme, étant beaucoup plus établi avec des pratiques et des enseignements précis, contrairement au Shinto qui demeure très vague sur plusieurs points, est devenu la religion la plus pratiquée. Attention, cela ne veut pas dire que le Shinto est moins important, simplement que lorsqu’il s’agit de pratiques concrètes, le bouddhisme domine largement.

Dans l’ordre chronologique des choses, la première coutume se nomme Joya no Kane 除夜の鐘, ou la ‘’cloche de la veille’’. Il s’agit de faire sonner la cloche principale 108 fois à partir de minuit dans toutes les temples bouddhistes en même temps à travers le Japon. Ces 108 coups signifient qu’on se débarrasse des 108 formes de sentiments négatifs comme la rancune, la jalousie et le désir matériel, afin de commencer l’année sur de nouvelles bases. Bien sûr, juste avant minuit, un petit décompte de 10 à 1 est là pour rendre le moment tout simplement épique. On peut donc dire que les temples japonais finissent l’année avec un gong ! 

Côté nourriture du Nouvel An, on est assez gâtés ! D’abord, avec les plats Osechi, un ensemble de petits plats élégants et porte-bonheur préparés à l’avance et mangés le 1er janvier. Coutume datant de l’ère Heian (environ 800 A.D.), les plats Osechi sont surtout jolis à voir et vont être composés de légumes, viandes et parfois des fruits de mers rares. Ce qui est particulier, c’est que le contenu du plat va varier d’une région du Japon à une autre, ce qui montre une grande diversité dans la manière de célébrer la nouvelle année avec des coutumes locales. Chaque petit plat a également un nom spécifique et une signification propre à ce dernier, donc inutile de mentionner que les détails sont bien soignés dans la préparation des Osechi ! On va souvent les savourer en regardant en famille des programmes de la télévision spécialement faits pour le Nouvel An.

Ensuite, il y a également les mochi du Nouvel An. Pour ceux qui ne connaissent pas le mochi, il s’agit d’un gâteau de pâte de riz qu’on fait en l’écrasant encore et encore jusqu’à en créer une gélatine, souvent sucrée, qu’on va ensuite servir avec toutes sortes de saveurs. Alors qu’à l’accoutumée, les mochi sont faits par des spécialistes et simplement achetés, peu avant le Nouvel An, les gens font leurs propres mochi à la maison, à partir de riz, ou simplement en achetant des préparations pour mochi à faire soi-même. Ils les consomment ensuite durant les premiers jours de l’année

Finalement, côté nourriture, il ne faut pas oublier les Ehomaki, des rouleaux de sushi qu’on mange vers le 3 février, la veille du printemps japonais. Les Ehomaki ont pour signification d’apporter de la fortune et de réaliser vos souhaits. Il s’agit d’un plat presque cérémonial. D’abord, il faut exactement sept ingrédients à l’intérieur, bien conformément aux sept déités de la fortune au Japon. Puis, chaque année aura sa “direction chanceuse” face à laquelle vous devrez manger le Ehomaki. Par exemple, pour 2022, ce sera la direction nord-nord-ouest. Enfin, il vous faudra le manger sans pause, sans le découper, signifiant l’importance de ne pas couper les liens, comme si le rouleau était un fil qui maintient les liens. Vous pourrez aussi en acheter un peu partout dans les supermarchés japonais pour vous simplifier la vie. 

Après avoir bien mangé, il est l’heure de la première visite au temple. Aussi appelée Hatsumôde 初詣, cette première visite peut se faire aux sanctuaires Shinto comme aux temples bouddhistes. Contrairement aux croyances populaires, il n’est pas nécessaire de la faire dès le premier jour de l’an, certains vont y aller tout au long de la première semaine. Dans les temples, habillé de façon traditionnelle avec un yukata, vous trouverez des amulettes porte-bonheurs appelées Omamori, qui existent en plusieurs variantes : certaines pour vos études, d’autres pour la santé, etc… Les Japonais rapportent au temple les Omamori achetés l’année d’avant pour les brûler et en acheter de nouveaux pour l’année à venir.

Vous pourrez aussi acheter un Omikuji, sorte de prédiction de votre fortune durant l’année à venir. Si vous tombez sur un bon, alors gardez-le dans votre porte-monnaie, mais si vous tombez sur un mauvais, il faudra le plier et l’attacher sur un des murs du temple prévu à cet effet, afin que la mauvaise fortune s’en aille. Une fois cela fait, une prière devant la divinité du temple tout en faisant un vœu secret est l’étape finale. Il est également conseillé de donner une pièce avec une valeur qui contient le chiffre 5, cela peut être 5 yen, 50 yen ou bien 500 yen ! L’explication derrière ce chiffre est simplement que ‘’5 yen’’ se dit ‘’go en’’ en japonais, exactement comme “Bonne fortune”. 

À présent que vous avez lu ce petit guide, vous êtes désormais en mesure de comprendre toutes les références au Nouvel An dans vos manga préférés !

Librairies O-Taku

Explorer le blog

Derniers articles

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Tu as une idée d'article ?
Tu aimerais lire sur un sujet en particulier

Les Librairies O-Taku

#jesuisotaku

0
Votre panier
  • No products in the cart.