Ère Edo, époque Sengoku ou Kamakura… Le médiéval Japonais S’étend sur une période assez longue. Commençant avec l’ère Kamakura (an 1185 de notre calendrier) et se terminant avec l’arrivée de l’ère Meiji et son empereur du même nom (1868), le Moyen-Âge japonais couvre quelques 700 ans d’histoire. Féodalité, samouraï, clans, intrigues politiques, empereur, shogun : tant de thématiques qui nous font voyager. Au même titre que le Moyen-Âge européen, le Japon médiéval n’a mis longtemps avant d’inspirer énormément de mangaka. De même que la science-fiction, il représente un des genres les plus souvent transposés sur papier. Je vous invite aujourd’hui à plonger avec moi, le temps d’une lecture, dans le passé nippon.

Chiruran et le Shinsen Gumi

Le Shinsen Gumi était une organisation responsable d’assurer la sécurité de Kyôto, composée d’ex-samouraïs, appelé rônin, et soumise à un code d’honneur strict. Cette milice policière fut mise en place à la fin de l’ère Edo (1853-1868), une période assez mouvementée, qui vit le Japon mettre sa politique isolationniste de côté, quittant ainsi officiellement sa période médiévale pour se tourner vers une période moderne en s’ouvrant au reste du monde.

Mélangeant histoire, intrigue politique et code d’honneur, Chiruran nous dresse le portrait d’un Japon en plein changement. Notre héros au sang chaud, Toshizo, 24 ans, s’entête à défier tous les samouraïs qu’il rencontre. Jeune samouraï en quête de sensation forte, il se lance dans l’idée de devenir le meilleur sabreur de la capitale. Contre vents et marées, enchaînant victoires comme défaites, Toshizo nous embarque dans l’ouragan de son destin. Ses choix et ses rencontres nous mèneront directement dans les traces de la création de cette si célèbre milice qu’est le Shinsen Gumi.

La peinture médiévale avec Le mandala de feu.

Le mandala de feu nous ramène un peu plus en arrière dans le Japon médiéval sur les traces du célèbre peintre Hasegawa. Basé dans la période Sengoku (1467-1615), ce one-shot nous est présenté sous forme d’un récit biographique. Malgré le peu d’information disponible sur ce grand nom de l’histoire du Japon, Le mandala de feu nous offre le portrait d’un personnage charismatique, passionné par son art et fidèle à ses principes et à son code d’honneur.

Tohaku Hasegawa, célèbre pour avoir réalisé plusieurs estampes incroyables qui ont réussi à attirer l’oeil de Toyotomi Hideyoshi, l’un des seigneurs féodaux les plus importants de l’époque. Après avoir fondé son école d’art, il se fait attribuer d’importants travaux, commandes officielles émanant souvent de Hideyoshi lui-même, écrasant, de ce fait, toute concurrence.

Son plus grand projet a probablement été le travail réalisé dans un temple privé construit par Hideyoshi pour consoler l’âme de son jeune fils Sutemaru, mort à l’âge de 3 ans. Avec leur merveilleuses peintures murales réalisées par Hasegawa, ses bâtiments sont considérés à l’époque comme les plus beaux de la capitale. Hideyoshi était tellement fan du travail de Hasegawa que ses compositions étaient présentes dans la majorité des temples bâtis par le seigneur, et d’ailleurs longtemps attribués à tort à Hideyoshi (une étude styliste a récemment rendu au peintre les honneurs de ses travaux).

Shigurui : vengeance, bushido et samouraï.

Dans la province de Suruga sévit le cruel prince Tadanaga Tokugawa, 3e frère du shôgun Iemitsu Tokugawa. Pour le plaisir de satisfaire son esprit pervers et lunatique, il décide d’organiser un tournoi où s’affronteront les meilleurs sabreurs du Japon. Voulant satisfaire son besoin malsain de voir le sang couler, Tokugawa change les règles du tournoi à venir : les concurrents devront se battre en duel à mort avec de vrais sabres (alors qu’habituellement seuls les boken, sabres en bois d’entraînement, sont utilisés).

Parmi les participants, deux personnages mystérieux et particuliers : l’un est aveugle, tandis que l’autre est amputé d’un bras. Ayant mis en pratique des années d’adaptation afin de contrer leur handicap et continuer à respecter les valeurs du Bushido, les deux guerriers estropiés se retrouvent en face à face lors du premier duel. Quel sont les liens qui réunissent ces deux homes que tout semble, première vue, opposer ?

Mélangeant fiction et faits historiques, Shigurui nous dresse le paysage d’un Japon médiéval dont la beauté n’a d’égale que la cruauté. Adaptaté d’un roman, sublimé par les dessins de Yamaguchi Takayuki où chaque détail de l’anatomie humaine sera présenté sous une forme si minutieuse qu’elle semblera tantôt irréelle et tantôt trop réelle pour être vraie.

La période médiévale japonaise est vaste et représente en bien des manières un voyage inédit et dépaysant. Réminiscence d’une noblesse ancestrale, elle baigne dans les valeurs et le code d’honneur du Bushido. Nombre de mangaka s’en sont emparés. Il est assez fou de constater la passion que les mangaka (et les lecteurs !) ont pour cette période fascinante. Un grand nombre de mangas à succès s’en sont inspiré : Demon slayer, L’habitant de l’infini, Kenshin le vagabond, Samouraï deeper Kyo, Samouraï champloo… Le médiéval japonais persiste à travers le temps à rester au goût du jour, à nous faire rêver. Le genre cape et d’épée japonais, au grand bonheur des lecteurs, a encore bien des jours devant lui.
Si d’aventure il vous venait l’envie de pousser l’expérience et d’en lire un peu plus sur cette période, je vous recommande trois autres titres qui me tiennent à cœur : Le tigre des neiges, retraçant la vie de la générale Uesugi Kenshin sous les traits d’une femme, le classique Vagabond, ou la vie de Musashi Miyamoto, ou encore le moins conventionnel Kaze no shô, de Jirô Taniguchi.

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