Eiichiro Oda l’a annoncé en 2021 : One Piece se terminera d’ici 4 à 5 ans !
C’est avec ces mots que le pronostic est tombé. Le maître a parlé : One Piece signera bientôt la fin de son aventure. Cette fin, autant attendue que redoutée, sera certainement un événement important qui risque de bouleverser le monde du shônen manga. Nombre de questions nous assaillent mais une réflexion ressort plus souvent que les autres : que nous réservera le shônen une fois que One Piece sera terminé ?
La fin d’une époque…
Depuis plus de 20 ans, One Piece déchaîne les passions de millions de fans à travers le monde. Alors qu’elle se dirige vers la fin de son voyage, la série d’Eiichiro Oda continue pourtant à bouleverser son public. Les romans, le manga, l’anime et bientôt le live action, peu importe les formes du support, One Piece persiste à faire vibrer sa communauté à l’unisson.
Avec une histoire passionnante, des personnages charismatiques et une pléthore de tomes, One Piece fait partie des dernières œuvres à perdurer aussi longtemps. S’accrochant à un schéma de série datant des années 2000 où les Big Three (Naruto/Bleach/One Piece) régnaient en maîtres sur le monde du manga, force est de constater que ce format risque de s’arrêter en même temps que les aventures de Luffy. Cette fin nous amenant vers une conclusion évidente : les séries (vraiment) longues n’ont malheureusement plus la cote.
Depuis quelques années, les mangaka semblent avoir trouvé le rythme parfait pour écrire une histoire. L’ascension de Demon Slayer et ses 23 tomes, le gargantuesque L’Attaque des Titans et ses 34 tomes, le succès fulgurant de The Promised Neverland du haut de ses 20 tomes ainsi qu’Hell’s Paradise compilé en 13 tomes en sont probablement les exemples les plus flagrants. Qui plus est, Jujutsu Kaisen, My Hero Academia et Fire Force ont entamé leur acte final et devraient eux aussi se conclure aux alentours des 30-40 volumes maximum.
Au vu des derniers shônen publiés, les mangaka semblent se confronter à un rythme et un schéma d’écriture qui semblent contenter tout le monde. Ce schéma plus court, représentant quand même plusieurs années de labeur, offre bien évidemment plusieurs avantages mais aussi plusieurs contraintes, mais globalement nous restons loin des longues séries des débuts des années 2000 tels que Naruto (72 tomes), Bleach (74 tomes), Fairy Tail (63 tomes), Gintama (77 tomes). Dès lors il faut se rendre à l’évidence les normes dans le shônen changent. Les séries se profilent toutes pour se conclure entre 20 volumes pour les plus courtes et 40 volumes pour les plus longues.
… Et le début d’une autre
Cette nouvelle norme se présente comme une bouffée d’oxygène sur bien des points. Le succès de Demon Slayer a réussi à montrer qu’il ne fallait pas forcément faire une série aussi longue que One Piece pour espérer viser la place de No 1. Cet exploit montre, et les mangakas l’ont bien compris, qu’une histoire bien construite à tout autant de chances de gagner en popularité qu’une histoire misant sur la longueur. L’avantage, c’est qu’une série prenant moins de temps pour raconter son histoire permet plus rapidement à d’autre auteurs, avec de nouvelles idées, de se lancer une fois qu’une place redevient vacante. Doyens comme rookies ont, sur le long terme, plus de chances de voir un jour leurs idées ou série arriver dans un magazine de prépublication.
Pour le constater, il suffit de voir avec quelle vitesse le shônen se diversifie et se renouvelle avec des nouvelle séries : Akane-banashi (Yuki Suenaga, Takamasa Môe ), Mashle (Komoto Hajime), Undead Unluck (Tozuka Yoshifumi), Kaiju No 8 (Matsumoto Naoya), Doron Dororon (Gen Osuka), Mission: Yozakura Family (Hitsuji Gondaira), Look Back (Fujimoto Tatsuki), Badass Cop & Dolphin (Tamura Ryuhei), Sakamoto Days (Suzuki Yuto) ou encore Dandadan (Yukinobu Tatsu) sont le début d’une liste longue comme le bras des mangas qui font beaucoup de bruit actuellement au Japon.
Ce changement et cette rotation plus rapide des séries au sein d’un magazine de prépublication sont tout autant bénéfiques pour le magazine, le lecteur et le mangaka. Mais qui dit plus de série dit forcément plus de compétition pour s’arracher les seules places réservée pour se faire publier. L’écourtement forcé des séries par le magazine ne pardonne pas. Badass Cop & Dolphin et Samuraï 8, n’ont pas réussi à passer à travers les mailles du filet et ce malgré le nom connu des deux mangakas (l’auteur de Beelzebub et l’auteur de Naruto). La compétition étant moins rude et spartiate, aura pour conséquence de rendre dans l’avenir la publication d’une série bien moins évidente.
Le futur du shônen
On l’aura compris, la fin de One Piece marquera bel et bien la fin des mangas tel que les années 2000 nous les avait proposés. Offrant un ancien modèle de publication et d’édition vers un nouveau plus fidèle répondant aux attentes actuelles, le shônen, s’il suit la tendance des dernières années, nous proposera des séries et des œuvres plus courtes et concises. Dans l’évolution de l’histoire des mangas, il est clair qu’il y aura un avant et un après One Piece. Avec l’engouement grandissant que les mangas ont au Japon et dans le reste du monde, on risque certainement voir beaucoup de jeunes mangakas se lancer dans la profession ou mieux voir d’anciens auteurs bien connu nous offrir des nouvelles séries nous faisant replonger ainsi en nostalgie totale.
Véritable future ode a la diversité, ce changement ne manquera pas de marquer les esprits, et cerise sur le gâteau, nous lecteurs, seront aux premières loges pour y participer.
Ps : Quand même One Piece aura signé la fin de son aventure, n’oublions pas le plus important : One Piece, c’est la vie !!!
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