Dans la peau de Hiro Mashima : Dessiner selon ses envies !

Bien connu partout dans le monde et adoré par nombreux de lecteurs étrangers, Hiro Mashima est un auteur qui divise. Pour certains lecteurs, il s’avère être un mangaka exceptionnel tandis que pour d’autres, il est ce qui se fait de pire en termes de scénario… Malgré ces divergences d’opinions, Hiro Mashima a su s’imposer dans sa profession et faire partie du palmarès des auteurs, marquant à jamais la scène du manga moderne. Je vous propose aujourd’hui de nous intéresser à ce mangaka accompli mais incompris.

Fairy Tail : l’amour pour les RPG

Hiro Mashima a deux passions dans la vie : Dragon ball et les jeux vidéo de style RPG (role playing game). Ces deux passions, partagées par nombre de Japonais, représentent la genèse de Fairy tail. Abordant les codes du shônen classique et les valeurs qui s’y rattachent tel que le courage, l’amitié, le dépassement de soi ou encore la bravoure, Fairy tail n’est pourtant pas un manga qu’il faut lire comme un shônen normal. Étant un grand fan de Monster Hunter, Hiro Mashima tirera souvent des codes directement du jeu vidéo lui-même. Prenons 2 secondes pour y penser et nous lancer sur le postulat suivant : Fairy tail est une histoire de style RPG racontée sur papier !

Célèbre pour ses coups d’éclat et ses débordements, la guilde de Fairy tail est la plus forte du royaume. Lucy, notre héroïne, déterminée à se faire accepter dans cette guilde d’exception fera la rencontre de Natsu la salamandre, un des mages les plus connus mais aussi des plus turbulents de la guilde. De cette rencontre naîtra une aventure hors du commun et une amitié tout aussi exceptionnelle. Devenue très vite inséparable de Natsu et Happy, le chat Exceed mascotte de la série, notre aventurière en herbe connaîtra alors une toute nouvelle vie : celle d’un membre de la guilde de magiciens Fairy tail. Il n’est pas ici question de devenir le seigneur des pirates ou le prochain hokage, comme dans One Piece ou Naruto, mais le simple désir de rejoindre une équipée, rêve qui se réalisera assez vite (dans les premiers tomes) alors qu’un tel accomplissement prendrait 50 tome dans ce genre de manga. Dès lors, une question s’impose : Maintenant que Lucy a atteint son rêve, que racontera donc la suite de Fairy tail?

Pour la suite, le manga opte pour un style assez différent du style nekketsu classique : il devient un manga RPG. Il est aisé de faire le parallèle entre les deux. Beaucoup de similitudes ressortent avec le jeu Monster Hunter, de Capcom : nos héros embarqueront sur des quêtes de différents rangs à remplir au nom de la guilde, les Dragons auront un rôle important dans le récit, les quêtes et les combats se feront en équipe et l’évolution de nos héros se fera au fur et à mesure des combats qu’ils livreront et non au profit d’entraînements. Ils gagneront en force, un peu comme s’ils gagnaient des points d’expérience dans un jeu vidéo.

Fairy tail se retrouve donc à être la transposition de l’amour qu’Hiro Mashima porte au jeu vidéo RPG en ce qu’il savait faire le mieux : dessiner des mangas !

Mashima Hero’s : un multivers en permanente construction !

Simple one-shot écrit récemment, Mashima Hero’s, à la surprise générale, se retrouve à être une oeuvre assez prédominante dans les travaux du mangaka. Mêlant ses 3 univers phares, Fairy tail, Rave et Edens zero, Mashima Hero’s représente la conjonction et une certaine finalité dans un univers plus grand que ce que l’on pensait mis en place par le mangaka : un multivers entre ses œuvres !

Mettant en scène, ses héros préférés, l’auteur pose les rouages d’un multivers impressionnant mêlant les trois univers. Chose tout à fait incongrue au premier abord si l’on suit chaque série seule, c’est lors de la lecture combinée des trois mangas, et si l’on prête l’attention qu’il faut, qu’on peut, en réunissant les différentes pièces du puzzle, arriver à la conclusion que les trois univers n’en forment finalement qu’un seul.

L’idée folle que voilà n’est pas dûe au hasard. Cette fresque timide posée par le mangaka s’en retrouve renforcée par plusieurs coïncidences. La première qui nous saute aux yeux est les noms des protagonistes principaux des trois mangas : Natsu, Haru et Shiki sont trois noms qui réfère aux saisons. Natsu pour l’été, Haru pour le printemps et Shiki pour désigner l’ensemble des quatre saisons en japonais (à noter que, dans le one-shot Monster Soul, le héros se nomme Aki pour l’automne ce qui vient renforcer la crédibilité de l’existence d’un multivers). Mais les clins d’oeil ne s’arrêtent pas là ! Les personnages d’Happy reviennent souvent individuellement dans les trois mangas mais leur origine reste sensiblement la même.

Mashima Hero’s, que l’on a vu arriver il y a peu dans nos librairies, aurait pu paraître comme une histoire résultant d’un caprice égoïste du mangaka et pourtant c’est tout l’inverse.

Très souvent critiqué comme un mangaka qui ne sait pas raconter des histoires, Hiro Mashima a su avec les années nous montrer l’opposé. Divergent des mangas shônen qu’on a l’habitude de lire, c’est sur la base des jeux vidéo et de leurs codes que le mangaka aime écrire ses récits. Grand rêveur passionné par les histoires qu’il écrit, Hiro Mashima aime voir les choses en grand. Déterminé à nous raconter la fresque narrative qu’il s’entête à construire depuis son premier long manga, l’auteur écrit en priorité pour lui, il aime ce qu’il écrit et cela se ressent. Ce puzzle géant a construit au fil de ses différentes séries représente l’essence même des œuvres de l’autuer. De par cette lubie d’auteur il saura, si l’envie vous en prend, montrer à tout un chacun qu’il possède plus d’un tour dans sa besace et pourrait très bien vous surprendre par la richesse et la diversité de ses œuvres, et de son multivers en constante évolution.