Ne cessant de gagner en popularité, le manga connaît une effervescence assez spectaculaire ces dernières années. Malgré un contexte compliqué, les ventes de mangas et l’intérêt des lecteurs sont bien présents. Entre l’arrivée de nouvelles maisons d’éditions, des rééditions de classiques ou encore les vieilles séries fleuves qui sont sur le bord de se terminer, les lecteurs du monde entier entonnent à l’unisson : nous, lecteurs, voulons lire des mangas ! Sommes-nous actuellement en train de vivre un second âge d’or du manga ?

Le manga : plus populaire ?

Jamais le manga ne s’est aussi bien porté. Ce marché croît de façon exponentielle. Prenons les deux dernières années pour exemple : le manga en 2020 a représenté 5milliards de dollars de vente à travers le monde ! Les ventes ont explosé aussi en France et aux États-Unis avec 25% d’augmnetation entre 2019-2020 et 43% de croissance entre 2020-2021. En France, 1 bande-dessinée vendue sur 2 est un manga. Aux États-Unis les mangas enregistrent une plus forte croissance que les comics (3x plus) et le Canada n’est pas en reste. En effet, notre croissance est similaire et 20% des livres vendues aux jeunes adultes sont des mangas.

L’arrivée de plusieurs nouvelles maisons d’édition de mangas en est la conséquence. Les débuts de l’éditeur Mangetsu, entre autres, a beaucoup fait jaser. Arrivée de nulle part, cette nouvelle maison d’édition dirigée par le Directeur de Collection Sullivan Rouaud nous propose un catalogue très prometteur. Jonglant entre les rééditions de tous genres et les premières éditions de séries jamais sorties en français, Mangetsu a réussi à trouver son rythme pour satisfaire les lecteurs de mangas. Permettant aux lecteurs de redécouvrir des séries qui étaient devenues indisponibles et de nouveaux titres jusqu’ici exclusifs au Japon, la maison d’édition frappe fort. Quelques années plus tôt, l’éditeur Meian avait également flairé le bon filon en prenant la décision audacieuse de s’attaquer à Kingdom, une série longue (63 tomes disponibles au Japon et toujours en cours) qui faisait peur même aux plus grosses maisons d’édition.

Des réimpressions par millions

Les premiers surpris, et surtout pris au dépourvu, sont les éditeurs. ‘’Je ne sais plus où donner de la tête, nos ventes ont bondit, ça explose à tous les niveaux’’, raconte Bruno Pham. Christel Hoolans, directrice générale de Kana, avoue également : ‘’On réédite des titres, cela ne nous était jamais arrivé de toute l’histoire de Kana. On réimprime par millions chaque mois. Je ne sais pas où ça va s’arrêter’’.

L’engouement pour certaines séries est vraiment présent. Tombant régulièrement en rupture de stock, les séries telles que Jujutsu Kaisen, Chainsaw Man, Fire Punch et le très aimé Tokyo Revengers sont extrêmement difficiles à trouver ici au Québec. Bénéficiant d’un effet boule de neige bénéfique pour le marché mais frustrant pour les malchanceux qui attendent encore leurs prochains tomes pour continuer leur série préférée du moment, le marché du manga se porte bien et même trop bien, allant jusqu’à être victime de son propre succès.

L’éditeur Stéphane Ferrand, travaillant pour la maison d’édition Vega, se confie : ‘’De mémoire d’éditeur et de libraire, le milieu n’a pas connu pareil dynamisme depuis une vingtaine d’années. Les chiffres ne sont plus les mêmes, mais on a déjà vécu ce schéma de démultiplication des ventes au début des années 2000’’. Il fait ici mention de l’arrivée d’une masse de titres d’excellente facture comme Naruto, One Piece ou Bleach.

Et pour le futur ? Que doit-on attendre pour la suite ?

Pour répondre à ces questions, il peut être pertinent de se pencher sur trois titres en particulier : One Piece, Demon Slayer et Jujutsu Kaisen. L’impact que ses trois mangas ont eu sur le marché est assez évocateur de ce qui pourrait potentiellement arriver pour le futur de cet âge d’or.

Le manga One Piece, d’Eiichiro Oda, est et restera pendant plusieurs années voire décennies, le manga No 1, le plus vendu au monde. Un géant dans le marché qui a toujours fait de l’ombre aux autres mangas et qu’on pensait indétrônable. Et pourtant… C’est l’exploit que Demon Slayer a réussi à accomplir. En détrônant ce Goliath de la littérature japonaise, la mangaka Koyoharu Gotôge a prouvé qu’avec une bonne histoire, tout mangaka était capable d’avoir sa chance. Cela s’est vérifié par la suite puisque ce revirement a motivé plusieurs lecteurs à s’intéresser à d’autres mangas et à leur rendre les hommages que ceux-ci méritaient. Jujutsu Kaisen est dans cette position : un manga apprécié par un public discret mais présent, qui, grâce au tour de force de Demon Slayer, a gagné en popularité très rapidement, le propulsant dans le top des ventes au Japon et à l’étranger.

Une chose est certaine : le monde du manga change, évolue et prend une place importante depuis ces dernières années. Destiné à perdurer, le medium risque très certainement de continuer sur une lancée similaire à ce que l’on connaît actuellement. Entre l’annonce prochaine de nouveaux titres, comme les œuvres de Junji Ito par Mangetsu, ou des rééditions de séries phares telles que Yuyu Hakusho par Kana, ou encore Banana Fish toujours en cours de réédition chez Panini. Le monde du manga nous promet encore de très belles surprises qui raviront nombre de lecteurs. Grand futur bouleversement dans le domaine, la fin prochaine de One Piece marquera la fin d’une ère et le début d’une nouvelle (on pourrait parler de l’ère pré-One-Piece et d’une autre post-One-Piece). On peut être sûr que la conclusion d’une œuvre aussi impactante et imposante sera un événement important à tout point de vue. En tant que lecteur de mangas assidu depuis plusieurs années, il me tarde de vivre cet événement et de découvrir les nouvelles séries qui verront le jour.

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