Shinkirari: Derriere le rideau, la liberte
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DESCRIPTION
Un récit dénonciateur sur la condition de la femme, au foyer, matrimoniale et son désir d’indépendance dans un Japon aujourd’hui encore trop conservateur.
Une jeune femme fait le triste constat qu’elle sait tout de son mari et dans les moindres détails, contrairement à celui-ci qui semble ignorer les habitudes, les désirs et les manies de son épouse.
Pourquoi on l’aime ?
- L’essence féministe du récit qui dénonce la condition de la femme, sa vie de foyer et de maman et son désir d’indépendance dans un Japon trop conservateur encore aujourd’hui
- La postface très complète, très documentée nous permettant de découvrir cette autrice majeure de la scène manga underground et l’impact de ses travaux
- Un one-shot d’une grande sensibilité inspiré de la vie de l’autrice sans être totalement autobiographie
Tome
0
Book Status
ISBN:
9782505126737
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Expertise reconnue
Plus de 10 ans d’expérience dans les mangas.
harvey.valerie2 –
Voilà un manga qui m’a soufflée. J’étais surprise qu’il ait été dessiné de 1981 à 1984, car ses thématiques restent très actuelles. Sans doute parce que la mangaka se penche sur le microscope de la famille, du couple marié, des défis des tâches ménagères et du rôle de mère avec tous les questionnements que ça apporte.
Tout est centré autour de cette femme qui réfléchit, à travers de courtes scènes du quotidien. Ses regards sur le couple sont particulièrement ravageurs: “Lorsque son épouse manque à ses devoirs, le mari prend une maîtresse. Si elle a une attitude irréprochable, il se sent enfermé et finit quand même par prendre une maîtresse. Par conséquent, les épouses vivent dans la crainte permanente que leur mari les abandonne avec leurs enfants. Lorsque leur mari exprime du mécontentement, elles s’écrasent complètement. Elles cessent de résister, c’est de toute façon inutile.” (p.295)
Mais elle se penche aussi sur le monde du travail qui n’est pas tendre envers les femmes au foyer: “Une employée peu dégourdie disponible toute la journée lui est plus utile qu’une employée à mi-temps efficace. J’ai choisi un mi-temps par souci de flexibilité. Je suis obligée de m’absenter quand les enfants sont malades ou pour aller à des réunions de parents. Il va sans doute bientôt me mettre à la porte.” (p. 265)
Lorsque j’ai fait mon étude sur les femmes et le désir d’enfant, ce sont des choses que j’ai entendues, ces mots et ces situations que Murasaki YAMADA mettent en scène sont toujours pertinentes.
Son dessin est dépouillé, les yeux sont simples, chaque ligne sert à quelque chose. L’image sur la couverture est bien choisie: cette femme qui regarde dehors, près du linge qu’elle vient d’étendre, hors de ce foyer à la fois son identité, mais aussi un cocon comme “une prison”: “Comme Raiponce, les femmes au foyer ont été enfermées et oubliées dans une tour. ‘Raiponce, fais descendre tes longs cheveux! Je m’en servirai pour grimper jusqu’à toi!’ Contrairement à Raiponce, les épouses attendent en vain que quelqu’un vienne les délivrer.”
Elle n’a pas de solutions, elle ne condamne pas non plus. C’est tellement proche de la vie, avec ces scénettes ponctuées d’humour, de réalisations, et aussi d’injustices.
La longue postface qui présente la mangaka et analyse toute son oeuvre est également fort intéressante pour comprendre le contexte de l’époque, et l’importance de l’autrice. Un manga unique.