Sayonara mini-skirt T.01
MAKINO
Disponible
12,95$
Nina est une ancienne idol membre d’un band de J-Pop qui a subi une agression violente de la part d’un fan trop empressé. Elle a donc mis fin à une carrière prometteuse, retourne à l’école et tente de se construire une nouvelle vie. Afin de faire oublier à tous son passé de célébrité, elle se coupe les cheveux et s’habille de façon très masculine : elle ne veut plus rien avoir à faire avec cette féminité qui l’a tant fait souffrir.
Un sujet peu abordé en manga : la féminité avec tout ce qu’elle peut comporter de problématique au Japon.
Ce jour-là, elle cessa d'être une fille...
Quel secret Nina, la seule fille de l'école à porter un pantalon, dissimule-t-elle ?
Ainsi commence l'histoire d'un drame terrible...
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Plus de 10 ans d’expérience dans les mangas.
Eléa –
Le livre est GE-NIAL! L’histoire est intriguante et il y a un suspense de fou! Mais en même un léger soupson de romance. Un chef-d’œuvre ! ♥️
harvey.valerie2 –
Je continue mon exploration du monde showbizz, plus précisément des idols. Après le très prenant Oshi no Ko, le parcours de formation dans Girl Crush et la comédie survoltée Two F/Aced Tamon, j’ai lu Sayonara Miniskirt, un récit coup de poing qui aborde les risques que courent les idols, surtout si elles sont des filles. Ce manga va bien au-delà du monde idols en se penchant sur les préjugés sexistes, les agressions et les jugements qui assaillent les victimes, le choix du silence pour éviter de déranger (de toute façon, “c’est un peu de ta faute, non?”), les solutions qu’on tente d’implanter pour éviter la violence (porter des pantalons, couper ses cheveux, réserver des trains aux femmes, porter plainte), mais qui donne peu de résultats.
Dans Sayonara Miniskirt, les mots sont violents. Sans doute parce qu’ils sont troublants de réalisme: en tant que femme adulte, j’ai déjà entendu ces discours. Un exemple du tome 1:
“Le professeur : Oh là là, doucement… N’allez pas exagérer la chose non plus! Elle a juste fait une mauvaise rencontre en rentrant chez elle, et quelqu’un lui aurait touché les cuisses. Elle n’est même pas blessée.
Une élève : Mais non… Ça devait être déjà assez bien flippant!
Un élève : Bah franchement, moi aussi, je voudrais lui tripoter les cuisses! Aaah!
Un autre élève : Pour sûr! On l’envierait presque, l’agresseur! Faut être honnête!
Une élève : Sérieusement?! Vous êtes malades?!
Il répond : Ben, avec une jupe aussi courte, évidemment que ça donne envie de la toucher! Vous aussi d’ailleurs, si ce détraqué vous fait peur à ce point, pourquoi vous portez des minijupes, hein? Z’avez qu’à mettre des pantalons! Comme Kamiyama! Au final, vous cherchez à nous draguer en vous sapant comme ça, pas vrai? Avec vos jupettes! Pas étonnant que vous vous fassiez tripoter, au final.”
Non seulement le professeur ne comprend pas ce qu’est une agression, minimisant ce qui vient d’arriver parce que “ce n’est que la cuisse, elle n’est même pas blessée”, mais certains élèves ne se gênent pas pour suggérer qu’elle l’avait bien cherché au fond. Il faut lire le manga pour voir ce qui arrive par la suite, mais ça donne le ton de cette série qui pose de difficiles questions sur les causes et les conséquences de ces jugements.
On tente de prévenir le “chikan” (se faire toucher dans un train bondé) en implantant des wagons réservés aux femmes. Une solution loin d’être parfaite, on le voit bien dans le manga. Mais la mangaka montre aussi très bien que la conception de femme-objet est intériorisée très jeune, que ce discours est félicité et valorisé. Un exemple parmi d’autres:
“Eh bien, moi je préfère les wagons normaux! Après tout, si toutes les femmes se retrouvaient dans le même wagon, je trouve que ça ne serait pas très gentil pour ces pauvres salariés exténués par leur travail.”
– T’es vraiment la plus sympa, Miku! Les autres interviewées ont un balai dans le cul! Je crois même pas qu’il existe un wagon fait pour elles? Ha ha! De toute façon, y’a que les mochetés pour flipper à ce point à l’idée de se faire tripoter!
Bref, il faut s’accrocher, c’est un manga poignant, difficile, qui n’apportera sans doute pas de solutions définitives à ces enjeux, mais qui fait réfléchir à travers les drames exposés, la peur qui prend place, l’impression qu’il n’y a pas de voie de secours… Un troisième tome est sorti au Japon en 2024, espérons qu’il soit bientôt traduit en français! Un manga criant d’injustices! Bouleversant!