Qui est Akira Toriyama ? Qui est cet homme qui se cache derrière le deuxième manga le plus vendu au monde ? Le père de Goku, le père fondateur du nekketsu moderne, l’homme derrière le succès planétaire ?
Même si vous n’avez jamais lu Dragon Ball ou encore Dr Slump, vous avez sans doute déjà entendu parler d’une façon ou d’une autre de Maître Akira Toriyama.
Toriyama fête aujourd’hui son 65e printemps, alors bonne fête AKIRA TORIYAMA !
En ce jour, je vous invite à découvrir, à travers un portrait de l’auteur un peu spécial, l’histoire d’un homme qui s’est vu pris de court par son propre succès.
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- Selon lui, il ne possède aucun talent…
Malgré ses deux titres parmi les plus populaires du monde du manga, il considère n’avoir aucun talent. Il n’est pas tendre avec lui-même, puisqu’il se qualifie comme étant assidu, foireux, gentil, froid, déprimant, timide et même tordu à un point qu’il n’arrive pas à imaginer.
- Une vie recluse et agoraphobe
Ce n’est pas nouveau et c’est très ancré dans la fiche professionnelle du ‘’mangaka type’’ de l’époque. Beaucoup de mangakas voulaient alors absolument préserver leur anonymat et n’hésitaient pas à substituer leur image physique par un dessin caricatural.
Toriyama reste attaché à cette tradition et ne fait que de très rares apparitions publiques. Souffrant qui plus est d’agoraphobie, l’auteur confirme « rechercher une vie d’ermite ».
- Le cinéma et le modélisme : ses deux grandes passions
Passionné de cinéma, il écoute à peu près tout ce qu’il peut trouver, mais en ayant tout de même une préférence pour les œuvres légères, spectaculaires et fantastiques. Il tombe très vite amoureux des films de kung fu et autres arts martiaux, en particulier Drunken Master (Le Maître Chinois) avec Jackie Chan (œuvre qui inspirera le personnage de Jackie Chun, dans Dragon Ball).
Sa deuxième passion, le modélisme, lui prend énormément de temps puisqu’il passe ses nuits à assembler ses modèles réduits. Cette passion est si prenante qu’elle lui fait même perdre son emploi ! (avant qu’il ne devienne mankaga bien sur…)
- Une vie de mangaka pour un paquet de cigarettes ?
Au bout du rouleau, domicilié chez ses parents et sans emploi, Toriyama touche rapidement le fond. Sa vie se résume à passer ses journées dans un izakaya à lire des mangas et à fumer.
À court d’argent pour acheter ses cigarettes, Toriyama décide de tenter sa chance dans un concours fort alléchant pour dénicher les nouveaux talents. Organisé par le magazine Weekly Shōnen Jump, ce concours offre un gros prix de 500 000 ¥ (4 000 $) pour la première place. Toriyama témoigne : « J’étais assez confiant en mes capacités en dessin (…), donc je me suis dit : ” Ok, je vais faire un manga ! ” J’avais besoin de mes cigarettes coûte que coûte! »
- Du mal à se faire publier
Après avoir raté ce premier concours, le maître s’entête et se fait repérer par Kazuhiko Torishima, un directeur éditorial du Weekly Shōnen Jump. En effet, dans son projet de manga, il sort un peu du lot en utilisant l’alphabet latin (au lieu des kana) pour représenter ses onomatopées. C’est cette petite différence qui lui permet de se démarquer et qui lui donnera par la suite l’opportunité de se faire publier.
Malgré ça, pendant plus d’un an, Toriyama soumet sans relâche des projets de manga qui n’aboutiront malheureusement jamais.
C’est finalement en 1979 que tout se concrétise, avec plusieurs histoires en référence avec la pop culture, enfin publiées. Et ce n’est qu’un an plus tard, en 1980, que les premiers chapitres de sa première longue série sortiront : Dr Slump est né !
- Il n’a jamais vraiment aimé Dragon Ball
Malgré les débuts difficiles de Dr Slump, Toriyama arrive quand même à se faire connaitre et rencontre un grand succès au Japon. Il se classe alors déjà parmi les plus fortunés du pays. C’est son envie de refaire un manga humoristique qui, sous les encouragements de son tantō, ou responsable éditorial Kazuhito Torishima, pousse le maître à se lancer sur son prochain gros titre : Dragon Ball.
Le manga est dès lors tiraillé entre deux genres bien différents : l’envie de l’auteur de créer un manga humoristique rempli de machines, de véhicules, de robots et autres bijoux d’ingénierie qui le fascinent tant (il est un grand fan de modèles miniaturisés) et le besoin de faire un manga sur le combat et les arts martiaux.
Il avouera bien des années plus tard : « Dès le début, j’ai dessiné Dragon Ball contre mon gré. »
- Lié à vie avec sa maison d’édition
C’est très insolite pour l’époque (et encore aujourd’hui d’ailleurs), mais Toriyama fait partie des rares mangakas liés à vie avec une maison d’édition. La Shueisha, la plus grosse maison d’édition du Japon, a signé un contrat d’exclusivité à vie avec le maître. Cela paraît très contraignant, mais Toriyama n’a pas l’air de trop s’en plaindre : « Si je suis avec la Shueisha, c’est aussi lié au fait que la manière de faire des autres éditeurs ne me va pas. Les productions où un groupe d’experts décide de l’histoire en avance puis se demande qui la dessinera, ce n’est absolument pas pour moi… », précise-t-il.
Maintenant âgé de 65 ans, l’auteur coule des jours heureux, profitant d’une retraite bien méritée… mais pas si tranquille que ce qu’on pourrait croire : il travaille aujourd’hui en collaboration étroite avec Toyotaro sur Dragon Ball Super, la suite de sa saga culte, ainsi que sur les différents projets autour de Dragon Ball. Sa parole fait foi et il garde un pouvoir de décision important dans tout ce qui touche à sa série.
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Qu’on aime ou qu’on n’aime pas les œuvres de cet auteur, force est de reconnaître qu’il a su marquer son époque. Source d’inspiration pour pas mal de mangakas en devenir, l’héritage qu’il laisse derrière lui a d’ores et déjà marqué l’histoire du manga.
Pas si mal pour un mangaka « sans talent » 😉
Merci Toriyama-sama d’avoir inspiré et fait rêver des millions de lecteurs et de lectrices.
Bon anniversaire Sensei !
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