Assassin a New-York (Un)



Benkei, mystérieux expatrié japonais à l'apparence débonnaire, s'est établi à New York en tant qu'artiste-peintre. Mais à l'ombre des gratte-ciels, il a aussi fait de la vengeance son fonds de commerce. Déterrant les secrets les plus sordides dissimulés par ses « clients », ce personnage mutique n'a pas son pareil pour guérir les vieilles blessures, contrat après contrat... Froidement et définitivement.

Jinpachi Môri (scénariste)
Né en 1958, dans la préfecture de Nagasaki, Jinpachi Môri fait ses débuts en tant que pigiste puis se spécialise dans les domaines juridique et agricole en écrivant pour le journal National Agricultural News et le trimestriel juridique Quarterly Keiji-Bengo. En parallèle, il se lance dans la scénarisation de mangas grâce à un ami rédacteur en chef d'un magazine de prépublication. Ses préoccupations professionnelles se retrouvent ainsi dans des oeuvres comme Kasai no Hito ou Les fils de la terre.
Un Assassin à New York se pose comme une exception dans sa bibliographie : fortement touché par la brutalité de la première guerre du Golfe, Il écrit le scénario de son oeuvre dès 1991 afin de retranscrire la violence de son époque dans un décor faisant écho à ses propres impressions de Manhattan lors d'un voyage fait six ans plus tôt, en 1985. Plus qu'une oeuvre issue d'une expertise professionnelle, Jinpachi Môri livre ici un récit rédigé sur le coup d'une émotion forte qui a su trouver une sensibilité graphique complémentaire avec celle de Jirô Taniguchi.

Jirô Taniguchi (dessinateur)
Connu pour être le mangaka le plus apprécié des francophones, Jirô Taniguchi se lance dans les années 1970 en tant qu'assistant mangaka. Sous la tutelle de Kazuo Kamimura, il se plonge dans le gekiga et la bande dessinée européenne, qui l'influenceront fortement. Dans les années 1980, il prend son indépendance en s'associant à divers scénaristes pour réaliser des oeuvres de genres variés : policier, aventure ou historique avant d'établir, dans les années 1990, son style calme et contemplatif avec L'Homme qui marche ou Le Journal de mon père. Son travail est reconnu en Occident avec Quartier Lointain, Alph'Art du meilleur scénario en 2003, et, en 2015, le Festival d'Angoulême lui dédie une exposition d'une envergure inédite en Europe.
Disparu en 2017, cet auteur nommé chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres laisse derrière lui une oeuvre aussi prolifique qu'éclectique. Avec Un Assassin à New York, initialement publié de 1991 à 1996, Jirô Taniguchi renoue avec le polar « hard-boiled » dont il était friand à ses débuts et qu'il réexplore ici avec toute la finesse et l'expertise acquises depuis.