Populaire auprès du public anglophone, Komi cherche ses mots fait finalement son entrée dans la langue de Molière. Depuis sa sortie au Japon en 2016 et son adaptation anime disponible sur Netflix, le manga fait beaucoup parler de lui et attire de nombreux curieux.

D’où provient cet engouement pour ce rom com qui semble pourtant banal?

Quelle est l’histoire de Komi cherche ses mots? 

Hitohito Tadano débute sa nouvelle année scolaire au lycée privé d’élite d’Itan. Garçon ordinaire, il tente de passer inaperçu auprès de ses camarades de classe. Cependant, ses plans échouent lorsqu’il se retrouve assis à côté de la déesse de l’institution : Shoko Komi. Sa beauté, son élégance et son mutisme ne laissent personne indifférent. 

Pourtant, sous ce regard qui semble dédaigneux, se cache une jeune fille souffrant d’anxiété sociale aiguë, ce qui l’empêche de communiquer auprès de ses camarades. Et c’est ce que Tadano devine : il est le seul à comprendre ce que vit Komi. Après une scène magnifique dans laquelle ils tentent de se connaître mutuellement du mieux qu’ils peuvent, il prend la décision d’aider Komi à réaliser son rêve. Quel est-il? 

Se faire 100 amis. 

Tada no hito : ‘personne ordinaire’ 

Avec un nom qui joue avec la phrase ‘tada no hito’ (son nom s’écrivant Tadano Hitohito en japonais), Tadano est véritablement le garçon ordinaire de ce manga et tente de lire du mieux qu’il peut les émotions de ses camarades, afin de ne pas plomber l’ambiance ou créer un malentendu. C’est lui qui, au courant de l’histoire, calme Komi et l’aide à se faire des amis. 

Bien que, dans ce duo qui semble improbable, il soit capable de communiquer, il est incapable d’être connecté avec d’autres personnes. Sa peur d’être jugé par ses pairs, ou même son impossibilité à les regarder dans les yeux montre qu’il souffre lui aussi d’une certaine forme d’anxiété sociale. Cette personne ordinaire représente, d’une certaine façon, les épreuves que l’on doit traverser dans la vie de tous les jours : connecter avec les autres et tenter, tant bien que mal, de faire de notre mieux. 

La déesse du mutisme 

Shoko Komi, comme indiqué précédemment, souffre d’anxiété sociale. Littéralement la déesse de sa classe, son attitude fait croire aux autres élèves qu’elle est hautaine, mais elle est tout de même admirée par son élégance et sa grâce. Komi cherche ses mots met de l’avant deux points de vue : comment ses camarades la perçoivent, versus comme elle se sent pendant la situation. Cela crée des moments touchants ou même hilarants : que ce soit à l’école ou ailleurs, en dehors de Tadano et sa famille, tous interprètent son agissement (avec une pointe d’excentricité) d’une manière différente et complètement à l’opposé de ce qu’elle tente de communiquer. 

Une idée très bien ficelée par l’auteur est une petite boîte qui suit constamment Komi et qui présente comment en se sent, en plus de son dessin expressif, fin et très drôle qui présente ses réactions face au monde extérieur. Bien qu’elle semble avoir de la difficulté à comprendre les autres, elle ne cherche qu’une seule chose : communiquer et se rapprocher des autres. C’est ce besoin de connexion qui nous rend tous humains : l’envie de partager des moments mémorables avec ses amis. 

Les stéréotypes : les exploiter pour mieux les briser 

Bien entendu, Komi et Tadano sont entourés d’élèves tout aussi uniques qu’eux, qui représentent chacun un stéréotype attendu dans les mangas. Que ce soit celle qui agit comme une yandere* ou encore celle qui est gênée et maladroite, les personnages tombent tous dans une case de déjà-vu. Cependant, au fil des tomes et des chapitres, on découvre des élèves avec des personnalités plus complexes, comme c’est le cas de Komi, et attachants à leur manière. 

Le rôle de l’humour 

Si, à première vue, Komi cherche ses mots semble être un slice of life doublé d’un rom com très ordinaire, l’humour a une place importante au sein de l’histoire et c’est ce qui permet de nous attacher aux personnages. Non seulement il met en scène un personnage souffrant d’anxiété sociale (un élément rare) dans des situations complètement normales pour un slice of life (manger des ramen, aller au festival, le classique moment à la plage, etc.), mais il utilise l’humour à son avantage. Celui-ci allège l’ambiance, en plus de rendre les personnages attachants et de permettre aux lecteurs de s’identifier à chacun d’entre eux. 

Komi cherche ses mots est définitivement un manga qui vous fera, à la fois, rire aux larmes et qui vous réchauffera votre cœur. L’anxiété sociale dont souffre Komi peut réunir les lecteurs : tous, au moins une fois, ont vécu ce genre de moment, en particulier présentement où l’anxiété chez les jeunes adultes a augmenté au Québec depuis le début de la pandémie.  

Il nous montre, aussi, que malgré tout, l’humain a besoin d’une chose cruciale : ce besoin de connexion avec autrui. 

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*Yandere : archétype populaire dans les mangas et animes. C’est une fille, apparemment gentille, mais a, en réalité, un comportement excessif, près de la folie. 

Christine Masson

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