Isayama Hajime fête aujourd’hui ses 34 ans ! 🥳

Pour fêter ça, on parle ensemble de ses débuts de mangaka et de ses inspirations : mythologie grecque et scandinave, combattants de MMA, Nihei et son Blame, peinture espagnole et sculpture française…

Né à Oyama, Oita au Japon, en 1986, Isayama Hajime fait parler de lui par l’audace de son œuvre. Premier manga de l’auteur, L’Attaque des Titans explose toutes les attentes. Isayama-san commence à dessiner des mangas lors de son adolescence lorsqu’il est au cégep, mais ce n’est qu’une fois arrivé à l’université qu’il décide de se lancer sérieusement sur les pas des auteurs qu’il adule tant : il veut devenir mangaka à son tour.

Ses débuts de mangaka ne commencent vraiment que dans les années 2000.Armé de son premier one shot, L’Attaque des Titans, il va s’empresser de le soumettre à la Shueisha afin d’être publié dans le Weekly Shonen Jump. Malheureusement, le scénario ne correspond pas à 100% au style et à la ligne éditorial du magazine. Il lui sera alors proposé de modifier son histoire afin de retenter sa chance, ce qu’il va refuser net.Isayama ne se laisse pas décourager pour autant. Il retente sa chance auprès du weekly Shonen Magazine chez l’éditeur Kodansha, et c’est une réussite !Grâce à cette première version, il recevra en 2006 le prix du « Meilleur Travail » au Grand Prix du Manga.

Pendant plusieurs années, il travaillera en tant qu’assistant pour Yuki Sato (Docteur Yokai). Pendant ce laps de temps il sortira 2 one shots : Heart Break One et Orz.Trois ans plus tard, la chance tourne en sa faveur : L’Attaque des Titans devient une série dans le Bessatsu Shonen Magazine publié par Kodansha. Le succès étant au rendez-vous, en 2011 le manga sera même gratifié du 35e prix du manga Kodansha dans la catégorie Shonen.L’Attaque des Titans est une réussite inespérée pour un jeune mangaka et surtout pour une première série (ce qui n’est pas courant dans le métier).

Dans le courant des années 2000, le manga et les mangaka en général commencent à être perçus différemment, et des derniers n’hésitent plus à s’afficher. Isayama sera un des premiers à s’y adonner, à tronquer son anonymat pour devenir une personnalité publique.

Passionné par les monstres depuis toujours, Iseyama aime les contraste de taille. De ses propres dires :”J’ai toujours aimé penser à des monstres depuis que je suis à la maternelle, ce qui m’a donné le goût pour les sports de combat. Alors, pour la version d’un Titan, j’ai utilisé comme modèle le corps de l’artiste martial Yushin Okami. Mon idéal est le physique d’un artiste martial mixte moyen. Mais j’utilise seulement la forme globale du corps comme modèle. Il y a aussi un artiste martial mixte nommé Alistair Overeem, dont je suis fan, qui a ce petit visage et ces trapèzes développés qui lui donnent un physique vraiment intimidant, il m’a également servi de modèle.”

Grand fan de combat live (arts martiaux mixtes, MMA..), l’auteur ne s’en cache pas, mais le côté psychologique compte aussi énormément pour l’auteur :”J’ai décidé de dessiner un shonen basé sur des Titans parce qu’ils ont une apparence brute et grossière, une aura imposante, qui provoque un sentiment d’insécurité pour les lecteurs. Ce type d’ambiance me parlait beaucoup par résurgence. J’aime, pour accentuer ce sentiment de peur primale, laisser le lecteur imaginer ce qui n’est pas représenté dans les cases.”Prenant exemple sur d’autres mangakas, des peintres ou bien la mythologie, Iseyama s’inspire de beaucoup d’artistes et cela se ressent dans l’écriture de ses œuvres : Makura Sho & Takeshi Okano avec leur manga Jigoku Sensei Nube, le manga Arms qu’il considère comme un manga à la narration parfaitement réussie, et finalement, Tsutomu Nihei (Blame, Biomega) avec ses univers au décors sombres et peu rassurants.

Mais d’un autre point de vue, plus historique et artistique cette fois, l’auteur puise beaucoup dans la mythologie grecque avec le Tartare, prison située dans les Enfers protégée par un triple rempart où les pires criminels sont enfermés pour expier leurs fautes, endroit craint même des dieux, où les Titans, fils d’Ouranos et de Gaïa, sont enchaînés par Zeus pour y subir des tourments éternels.Mais ce n’est pas tout puisque vient ensuite la mythologie nordique avec Midgard, une fortification construite par les Dieux afin de protéger le monde des Géants. On y retrouve même un personnage du nom d’Ymir, le géant de glace, première créature vivante et source de la création de la terre par Odin et ses frères, qui utilisèrent son cadavre pour faire naître cette dernière.

D’un point de vue artistique, “Le Colosse” du peintre espagnol Francisco Goya et ” Saturne dévorant un de ses fils ” sont des oeuvres importantes dans l’inspiration de L’Attaque des Titans (Goya a souvent peint des représentations symboliques des atrocités de la guerre, sous la forme d’images étranges et sanglantes et de géants mythologiques). De son côté, le célèbre Écorché du sculpteur Jean-Antoine Houdon est frappant de ressemblance avec le Titan Colossal.

Véritable icône du Shonen, Iseyama est un mangaka au goût et au style très atypique, véritable génie du scénario en marche avec le manga moderne, il est une des personnalités qui continuent à faire grandir ce style littéraire que nous apprécions tous.Alors que L’Attaque des Titans touche à sa fin, profitons de la fête de son papa pour remercier ce grand homme, ce colosse du manga d’aujourd’hui.Merci et bonne fête Iseyama-sensei !!!!